Le premier plan quinquennal (1928-1932) avait pour objectif de transformer l'URSS, pays rural, en société urbaine et industrielle. Un élément-clé de cette transformation était le recrutement en tant qu'ouvriers de millions de paysans. De quelle façon les villes ont-elles changé ces migrants ? Dans quelle mesure ont-ils conservé leur culture paysanne ? Comment se sont-ils intégrés à leur nouvel environnement urbain, à l'entreprise ? Cet article, consacré à l'exemple de Moscou, analyse tour à tour l'exode rural massif entre 1926 et 1939, puis la place des anciens paysans centrés sur l'entreprise en tant qu'ouvriers.
Selon diverses estimations, la migration définitive en provenance des Etats membres de la CEI et des pays baltes a concerné entre 8 et 10 millions de personnes entre 1990 et 2005. Une politique d'harmonisation du statut juridique de tous les étrangers, qu'ils proviennent de l'"étranger proche" ou de l'"étranger lointain", s'est substituée à l'approche progressive et régionale de gestion du déplacement simplifié des ressortissants des pays de la CEI.; L'auteur analyse ici la situation des travailleurs immigrés en Russie, les problèmes des anciens ressortissants soviétiques en matière de statut juridique et de citoyenneté, la situation des immigrés en situation irrégulière, avec la solution à envisager de leur régularisation.
Cet article examine les attitudes des immigrants juifs de l'ex-Union Soviétique en Israël. Il expose la stratégie d'ajustement que les immigrants soviétiques ont adopté et tente d'explorer leur orientation ethnique. Les données se fondent sur une enquête de terrain parmi les immigrants soviétiques vivant actuellement dans quatre villes des régions du Centre et du Nord d'Israël. Les entretiens ont été menés face à face par des personnes qui parlent le russe. Bien qu'il soit trop tôt pour tirer des conclusions concernant l'identité ethnique des immigrants soviétiques en Israël, les résultats indiquent une forte tendance chez ces immigrants à manifester et maintenir une "identité russe" qui leur est propre. En tenant compte des caractéristiques culturelles et socio-démographiques des immigrants soviétiques, l'auteur émet l'hypothèse que nous assistons à l'émergence d'un nouveau groupe ethnique en Israël. Toutefois, la formation de groupe chez les immigrants soviétiques relève, dans une large mesure, d'une ethnicité "instrumentaliste". Elle vise à l'intégration dans la société israélienne par la force plutôt qu'à l'assimilation par la faiblesse.
Ychouv, Aliya, "L'Etat des Juifs", Israël, ces mots résument le propos de l'article qui vise à retracer les trajectoires migratoires qui se sont succédées depuis la création de l'Etat jusqu'à nos jours. De par la diversité et l'importance de ces flux migratoires, l'auteur a entrepris de lire ces mobilités dans l'idée du déroulement d'un continuum migratoire où la dialectique "centre-périphérie" s'est au fil du temps, complexifiée et diversifiée. Ainsi, cette lecture présente les temps majeurs de ce continuum à travers les dynamiques des mobilités juives et leurs impacts dans l'édification de l'ethos national en Israël. Un tel prisme d'observation conduira inévitablement vers une analyse des mutations dans les rapports "Israël-diaspora" et vers l'identification d'une territorialité juive post-sioniste.
Cet article vise à fournir des informations sur les facteurs qui ont motivé de larges masses de juifs à quitter l'ex-Union soviétique et à s'établir en Israël au cours des dernières années. C'est aussi la relation entre l'identité juive et la décision d'immigrer en Israël qui est explorée ici. En dernier lieu, cette étude examine le lien entre l'identité juive et israélienne des immigrants et leur prédisposition à rester en Israël ou à re-émigrer ailleurs. Les résultats indiquent que l'émigration juive actuelle de l'ex-URSS a, dans une large mesure, le caractère d'un libre choix, et que la décision de venir en Israël est pour une grande part en corrélation avec l'engagement des personnes interrogées envers leur judaïcité et envers le peuple juif. Les données montrent aussi que la plupart des immigrants ont décidé de demeurer en Israël, leur décision étant liée à l'évaluation "subjective" des personnes interrogées sur leur situation personnelle dans la société d'accueil ainsi que sur le degré de leur attachement aux valeurs juives et à l'Etat d'Israël.
Les auteurs donnent un aperçu des principales sources d'information statistiques et d'études par sondage, émanant soit du Bureau Central de Statistiques d'Israël, soit des résultats d'enquêtes conduites auprès de nouveaux immigrants menées par différents instituts spécialisés dans la recherche sociale et économique. Ils signalent également la parution d'une riche documentation bibliographique (en hébreu) consacrée à l'immigration en provenance d'ex-URSS.
Consacré aux entrées massives de population aux Etats-Unis, cet article met l'accent sur la dimension historique de ce phénomène depuis le 19ème siècle et sur la façon dont il a été géré. Il est montré que l'application des accords internationaux sur les déplacements de masse n'a été adoptée que lorsqu'elle facilitait l'action du gouvernement. Cette stratégie est examinée à travers le cas des exodes en provenance de Cuba, d'Haïti, d'Indochine, de l'ex-Union Soviétique et des demandes d'asiles individuelles ou de quelques situations litigieuses.
Cet article contribue à la connaissance des conséquences migratoires issues de la dislocation du bloc communiste. Depuis 1989, plus d'un demi-million de juifs ont quitté l'ex-URSS pour Israël. L'Etat hébreu est ainsi devenu l'un des principaux pays dans le monde à ressentir les répercussions de cet événement géopolitique majeur. Dans cet article, l'auteur tentera donc d'exposer, grâce aux premiers éléments de recherche, les caractéristiques de cette migration et de répondre aux interrogations inhérentes à cette problématique : qui sont ces migrants, quelles sont leurs motivations et quelles sont les conséquences de cette immigration dans cet espace, tant tourmenté et controversé, qu'est l'Etat d'Israël.
En dehors de l'Europe, plusieurs pays doivent faire face à des flux d'immigrés en provenance de l'Est. C'est le cas d'Israël qui accueille des juifs soviétiques ou de la Turquie qui, outre l'obligation de faire face à une migration interne de Kurdes reçoit des Georgiens. Enfin, c'est le cas des Etats-Unis qui favorisent l'exode des cerveaux en provenance de la CEI, sans oublier l'Italie confrontée à l'exode des Albanais.
Depuis l'effondrement de l'URSS l'émigration n'est plus une donnée marginale et l'Occident redoute ce flux migratoire. Mais la Russie elle-même est confrontée à un afflux de réfugiés venus de ses anciennes républiques. Cette migration interne s'explique par la situation socio-économique et l'instabilité politique. Le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a entraîné un exode dramatique.
La France n'arrive qu'en deuxième ou troisième position dans l'accueil des immigrés en provenance d'Europe de l'Est. En dehors d'un flux modeste de Polonais, de Tsiganes, de Roumains et de Soviétiques la France reçoit peu de chercheurs et d'étudiants et n'encourage pas l'exode des cerveaux.
Selon trois enquêtes menées au cours des années 80, les juifs soviétiques ont commencé à émigrer vers Israël à partir de 1966 mais beaucoup ensuite ont choisi les Etats-Unis. La grande majorité avait reçu une solide instruction et une formation professionnelle et a pu obtenir un emploi qualifié et un revenu supérieur à la moyenne nationale. Leur situation sur le plan du logement ou de l'emploi s'est avérée meilleure qu'en Union Soviétique, les résultats étant plus mitigés en ce qui concerne l'aspect social ou culturel. La conclusion est que les immigrants juifs soviétiques se sont vite et bien adaptés.
Alors que plus de 20 000 demandeurs d'asile vivent aujourd'hui aux alentours de Moscou et que, selon certaines prévisions, entre un et six millions de ressortissants des Républiques issues de l'ex-URSS pourraient arriver dans le pays au cours des trois prochaines années, les autorités russes sont confrontées à un grave problème d'organisation et manque d'une véritable politique d'accueil des réfugiés.
L'éclatement de l'Union Soviétique a transformé la migration interne des Soviétiques d'hier, sécurisés dans leur citoyenneté soviétique, en une migration internationale aujourd'hui, dont la légitimité est contestée. Cette transformation a touché les Russes en particulier : 25 millions d'entre-eux vivent dans des Etats non-russes. L'article examine les politiques de citoyenneté vis-à-vis des immigrés russes dans les Etats de l'ex-URSS, en se focalisant sur les Pays Baltes, où la citoyenneté a été l'objet de controverses passionnées.
L'émigration en provenance de l'URSS débute dans les années 1970 mais reste limitée dans le cadre du regroupement familial et présente un caractère définitif. Ce fut le cas pour les juifs émigrés essentiellement en Israël, en Allemagne et aux Etats-Unis. Il s'agit de jeunes à haute qualification professionnelle. Ce droit à l'émigration fait partie de la politique étrangère soviétique, à partir de 1987, vis-à-vis de l'occident. La reconnaissance de la libre circulation est un effet des relations internationales. Les autorités soviétiques en escomptent un profit en termes d'image et d'aide économique. La loi de mai 1991 qui autorise départs et retours pourrait conduire à un exode des cerveaux au sein d'une économie délabrée, mais reste encore difficile à évaluer.